• CA M’ÉNERVE.

    Figures toi qu'hier soir, juste après avoir publié ma dernière KronicK, il m'en est arrivée une bien bonne. Vers minuit donc, saisi d'une fringale nocturne, je me dirige à pas de loup vers le frigo bien décidé à me sustenter de quelques rondelles de saucisson ou d'une tranche de rillettes, voir même d'un solide morceau de camembert. J'ouvre la porte, la lumière s'allume, jusque là, tout va bien. Puis tout à coup, je suis saisi de tremblements, de vertiges, ma mâchoire se bloque, ma vue se brouille, mes genoux flanchent, mes orteils se rétractent, mes yeux se désorbitent, mes naseaux s'écarquillent, puis je m'écroule sur le carrelage de la cuisine, les bras en croix, la bave à la bouche, le souffle court. Quelques instants plus tard, je reprends conscience, un peu sonné je dois bien l'avouer, mais c'est la première fois que je subis un tel choc. La boîte à charcuterie était vide, rien, néant, niente, nada, que dalle, pas la moindre peau de saucisson, pas le plus petit morceau de pâté, même pas un petit bout de gras, rien je te dis, le vide intersidéral. Enfer et désespoir, au secours !!! Je me meurs !!! C'est fini pour moi !!!

    Ce matin, donc, nous partons ma chair est tendre et moi au premier supermarché à portée de limousine afin de regarnir notre réfrigérateur de diverses charcuteries, fromages et autres comestibles. Le coeur léger, je pousse joyeusement le panier à roulettes le long des rayons chargés de tant de bonnes choses. Peu à peu, le chariot se remplit de victuailles, de boissons et de produits variés destinés à l'entretien de la maison, à l'assaisonnement des salades, au détartrage des chiottes, au détachage du linge, de deux kilos de tomates, d'une gigolette de dinde, d'un plateau de trente oeufs, de boîtes de conserves, d'un pack de bière, de cinq cartons de glaces; bref quand le bazard est rempli jusqu'aux ridelles, nous filons vers la première caisse pas trop encombrée.

    Une donzelle d'à peine vingt ans, maigre comme une tige filetée, la tignasse frisée comme des poils de cul se tient droite derrière sa caisse comme si elle avait un manche de pioche dans le fondement. On a droit à son bonjour du bout des dents, et dès le premier article posé sur le tapis, elle le scanne, le balance sur le plateau de l'autre côté se saisit du suivant, procède de la même façon à une vitesse hallucinante et ainsi de suite, de sorte que le chariot est encore à la moitié, tandis que de l'autre côté, tout s'entasse en vrac, les oeufs sous le pack de flotte, les tomates écrasées sous les boîtes de conserves. On est tombés sur une stakhanoviste. Bref un beau bordel. Je m'arrête, je lui balance mon oeil le plus féroce, lui fais remarquer que j'ai acheté des marchandises en bon état et que j'ai bien l'intention de les garder dans cet état jusque chez moi. J'ajoute furieux, que si elle continue à tout balancer de cette façon, je vide mon caddie® sur son tapis de caisse et que je me barre en laissant tout le merdier et que le rangement ce sera pour sa pomme. La péronnelle change de couleur, d'autant que j'ai à la main un jambon de six bons kilos et que je suis prêt à lui flanquer au travers de la margoule. Finalement elle se calme, moi aussi, et nous pouvons rentrer, non sans avoir claqué 156€ au S...R U de G...

    Faut pas déconner avec la bouffe, ça m'énerve.


  • Commentaires

    1
    Tefnou
    Jeudi 9 Août 2012 à 22:02
    C'est clair que la nourriture c'est sacré !! Juste énorme cette petit "kronick" ! ;-) Je reviendrais volontiers en relire quelques unes !! Bonne continuation !!
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