• Très cher François,

    Tout d'abord, je prends la liberté de te tutoyer, t'es mon bizuth et à ce titre je te tutute, par contre,  je souhaite que tu me vouvoute.

    Je vois que depuis quelques temps tu as tendance à pédaler dans la semoule, et que tu ne sait plus à quels seins te vouer. Aussi, je vais te prodiguer ci-dessous quelques conseils de bon sens, faciles à appliquer, et ce qui en plus, ne coûtent rien ou vraiment pas grand chose.

    Premier constat, tu manques d'assurance. Poses toi avec le pied droit en avant, bombe le torse, le front levé et une main sur la hanche avec le regard fixé sur la ligne bleue des Vosges. N'hésite pas à avoir une attitude "Mussolinienne". Après tout c'est toi le chef non ? Tu vas voir que tout de suite ton entourage va filer plus droit. Même ta meuf, si elle t'emmerdes, tu prends la pose, tu lui fais signe d'approcher et tu lui bignes un grand coup le museau, ça va la calmer. C'est pas la morue qui fait chier le marin.

    Ensuite, l'opposition. Ils vont pas te lâcher et si tu ne fais rien, ils finiront par te marcher sur la tête. Là, c'est simple, easy, fingers in the nose, t'interdis tous les partis. Ca ne sert à rien et ça coute du pognon. Ceux qui sont pas contents, tu leur envoies les CRS à six heures du matin pour leur envoyer un coup de bombe lacrymo et deux trois coups de tonfa dans les badigouinces et si ça proteste encore, godasses en béton et direction le lac Léman. Tu vas voir, ça va les calmer et toi ça va te faire un bien fou.

    Il y a un risque, c'est l'opinion publique. Et à tous les coups tu vas voir la majorité silencieuse descendre dans la rue et devenir de moins en moins silencieuse. Là tu deviens intraitable, toutes les manifestations devront se dérouler après 23 heures entre Lapanouse-de-Cernon et L'Hospitalet-du-Larzac. Pour tout autre rassemblement de plus de cinq personnes, tu fais tirer dans la foule. A balles réelles bien sur. 

    La presse, les fouilles merde, les Médiapart et autres Canard Enchainé. A la trappe, terminado. Interdits. Tu dois avoir tous les journalistes à ta botte. Ils doivent chanter tes louanges et donner au bon peuple de France l'image d'un homme bon et généreux. Pour les autres, n'importe quel cul-de-basse-fosse fera l'affaire, Tataouine, Cayenne, l'île d'Elbe, douze balles dans la peau pour les tétus.

    Le chomage ? Une gentille plaisanterie. En trois semaines, tu mets tout le monde au boulot. Quatre millions de pékins qui ne branlent rien ça fait huit millions de bras, et c'est au moins ça qu'il faut pour construire un mur de cinq mètres de haut autour de notre cher pays. Hé oui mon pote, pour rentrer ou sortir, faut demander, surtout pour rentrer d'ailleurs. Faut montrer patte blanche et même très très blanche si tu vois ce que je veux dire. Voila, c'est comme ça qu'on éradique le chomage, plus besoin de truquer les chiffres. Les travailleurs, sont logés sur place dans des cabanes de chantier, nourris (pas trop), habillés d'une simple combinaison bleue. Salaire selon le rendement.

    L'éducation nationale ? Un seul conseil : molo l'éducation. Plus le peuple est ignare, plus il est facile à manipuler. Réserve le lycée et l'université à une élite entièrement à ta dévotion. Toute note inférieure à 14 est passible de cinquante coups de fouet. Après deux notes consécutives inférieures à 14, hop, direction construction du mur. Autre avantage, moins de profs, d'instits et autres glandeurs, et par conséquent plus de bras pour le mur.

    L'armée ? A ton avis, c'est fait pour quoi un soldat ? Pour faire la guerre non ? Alors sus à l'ennemi. Déclaration de guerre contre la Suisse, la Belgique, le Luxembourg, Le Lichtenstein, Andorre et Monaco. Si on gagne, faudra déplacer le mur. Tu pointes nos batteries de missiles en direction du Vatican et tu menaces d'envoyer la Légion envahir les Baléares. Ha ben oui, faut y penser à tout ça. Gouverner, c'est prévoir, n'oublie jamais cela mon petit François. Pense aussi à organiser de grandes manifestation avec les troupes en grand uniforme qui défilent devant ton estrade. Fait ça la nuit avec des torches. Tu serais debout fier la main sur la hanche, les reins cambrés, le mollet avantageux. Tu frissonnerais à la vue de ces visages virils tournés vers toi et ces milliers d'yeux qui brillent à la lumière des torches brandies.

    L'Europe, tu les emmerdes ces coupeurs de poils de cul en quatre. Tu sors de l'Europe tu rétablis le Franc. Tu stoppes les importations. On achète français, on mange français, on bois français, on roule français, merde au whisky à la Guiness, au Mac'Do et aux Fiat. Vive le calva, la kronenbourg, la poule au pot et la 2cv.

    Voilà mon p'tit François quelques idées de la part d'un vieux briscard. Dernier conseil, choisit un signe de ralliement, un logo, un symbole fort, un symbole solaire par exemple. J'ai encore plein de bonnes idées comme ça. N'hésite pas à me demander conseil. Ce sera toujours un plaisir. 


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  • C'est vrai qu'à la campagne, l'hiver on s'emmerde un peu. L'herbe est mouillée, les chemins sont boueux, fait froid, donc on va pas dehors. A l'intérieur, il y a bien la lecture, les mots croisés, la musique, la sieste devant la télé, un peu de zizi panpan, le grignotage, boire un coup. Mais bon, à part ça, t'as vite fait le tour.

    Or, donc, avec ma chair est tendre on a cherché ce qui pourrait bien nous occuper. Au départ on a pensé demarrer une collection. Bon d'accord, allez, c'est parti, mais collectionner quoi? Pour commencer,  j'avais pensé collectionner les radiateurs en fonte. Mais on aurait vite manqué de place. Ensuite j'aurais bien essayé de collectionner des photos de l'homme invisible, là aussi, j'ai renoncé. Ma chair est tendre avait depuis belle lurette commencé une chouette collection de chaussures. D'un commun accord on a trouvé ça trop banal. Du coup, on a abandonné l'idée de la collection.

    Et puis l'étincelle est venue. En fait c'est à cause du voyage de notre très vénéré Président de la France et de sa si distinguée compagne en Aldjérie qu'on s'est dit comme ça, que pour être tendance, branché, décalé, on va se convertir.

    A l'islam. 

    Tout de suite on a cherché un site sur le net pour savoir où trouver un genre de "prêtre" pour nous "baptiser". Déjà au départ on a eu un peu de mal parceque  quand tu tapes "islam" presque tous les sites sont illisibles, on dirait que c'est écrit avec des petits bouts de vermicelles. Alors, on s'est dit comme ça, on est pas plus bêtes que les autres, on va faire avec nos moyens. 

    Pour commencer, ma chair est tendre, elle a fait le couscous. Pour pas gaspiller, on a fini les saucisses de strasbourg, le rôti de porc et le lard fumé. Comme ça, hop, le cochon on en parle plus. Entre parenthèse, le couscous avec du porc, c'est plutôt bon, ça fait un plat halal strasbourgeoise.

    Après on a vu qu'il fallait prier tourné vers La Mecque cinq fois par jour. Alors là, facile, une boussole, une carte un feutre noir et hop on trace sur le mur la bonne direction  pour les prières. En plus, on a remarqué que si tu traces une ligne de Paris à La Mecque, ça passe quasiment par Rome. Du coup, avec ma chair est tendre, on s'y est mis dare dare, cinq Pater, cinq je vous salue Marie, cinq Crédo cinq fois par jour, ça occupe. 

    Pour les vêtements, pas de problème, ma chair est tendre s'est confectionné une burqa avec un drap bleu dans lequel elle a percé deux trous pour les yeux et une fente pour la bouche. Elle est toute mimi, on dirait Casper déguisé en schtroumpf. Moi j'ai ressorti une vieille robe de chambre rayée et je me rase plus. Ma chair est tendre trouve que comme ça, je ressemble plus à Salomon Abraham qu'à Brahim Mostaklaoui. Moi j'aime bien.

    On a téléchargé l'islam pour les nuls. C'est pas facile d'être musulman, ni musulwoman d'ailleurs. Faut en faire des trucs et des machins, prendre des bains tous les quatre doigts, en plus tu peux pas prendre n'importe quelle eau, manger que des choses permises, même pour nettoyer Popaul, faut respecter la règle. Ah mais ça rigole pas.

    Mais après quelques jours de pratique intensive, je crois qu'on va laisser tomber. On a pas le courage. Surtout quand on a vu qu'il fallait se torcher le cul avec une brique et de la main gauche en plus...


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  • Nos hommes politiques nous offrent une fois de plus, un spectacle particulièrement affligeant. J'utilise le mot homme, mais en fait s'ils étaient des hommes, des vrais, il y a belle lurette (ahhh, la lurette, une sacré cochonne), qu'ils auraient réglé la présidence de l'UMP en deux coups de cuillère à pot.

    Quoiqu'on puisse en dire, il faut que la place soit bonne pour la bagarre soit si intense. Les égos sont démesurés, certes, mais le larfouillet parle aussi, il dit :"laissez venir à moi les bonnes espèces sonnantes et trébuchantes". Ben oui, le pognon. Mine de rien, pour ces beaux messieurs, c'est la bonne paie à chaque instant. Coluche avait raison, "un pour tous, tous pourris". 

    Le pire, c'est que nous, nous tous, bons cons, on se poile en les voyant faire les zouaves. On rigole, mais on devrait chialer toutes les larmes de notre corps. Parce que là, franchement, ils se foutent ouvertement de notre gueule. Ils nous prennent pour des loquedus, des moins que rien, des trous du cul sans fesses. Ils savent,les salauds, qu'au nom de je ne sais quelle morale républicaine, ou d'un soit disant devoir de citoyen, on va aller voter pour eux. Eux, je les mets tous dans le même panier de crabes, de ce pignouf de Mélenchon à la poissonnière Le Pen, en passant par Hollande et sa clique de propres à rien, et les cintrés de l'UMP. Tu peux balayer les bancs de l'assemblée nationale et du sénat de gauche à droite et de droite à gauche, c'est bien la même race de sangsues et d'incapables, à peine bons à somnoler aux frais du contribuable et à pondre de nouvelles taxes et impôts. En leurs temps, nos rois et leurs coutisans ont aussi affamé le peuple pour pouvoir mieux péter dans la soie. Eux, on les a décapités. Faudrait en faire autant avec les clampins qui nous gouvernent ou qui le voudraient bien. Faire place nette, supprimer les privilèges (j'ai déjà vu ça quelque part, août 1789 peut-être), et surtout, imposer le bénévolat pour tout mandat électif. 

    En attendant, pour que l'UMP ait enfin un président, un vrai, je propose à Copé et Fillon une solution radicale et terriblement efficace, sans décompte de voix, sans commission de contrôle, sans vote, mais ô combien spectaculaire : le combat des chefs. Imagine un peu, le stade de france, au milieu, une cage de 4mX4M éclairée par 1000 projecteurs. Dans toutes les villes de france, des écrans géants, une retransmission télévision sur toutes les chaînes. A vingt heures trente pétantes, au son de la marche consulaire par la musique de la garde républicaine, Copé et Fillon entrent chacun par un angle du terrain, nus, épilés, le corps huilé, conduits par leurs lieutenants juqu'à la cage. Ils entrent sous les acclamations de la foule en délire. Au coup de sirène, le combat peut commencer, avec comme seule arme chacun un manche de pioche. Serait proclamé président le dernier debout ou, au pire, celui encore conscient. Avec une méthode comme celle là, élargie pour toute élection, on serait surs d'avoir comme élus des hommes, des vrais, des costauds. 

    En plus le spectacle serait assuré, et ce serait reparti !!!! Panem et circenses...


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  • Bon, alors si j'ai bien compris, on va bientôt pouvoir aller se piquer tranquille, bien au chaud dans une salle mise gracieusement à disposition par les municipalités, au frais des contibuables comme de bien entendu. Ca va donner ce genre de dialogue :

    - Bonjour m'sieur Duchmol, qu'est ce que ce sera pour vous aujourd'hui ?

    - Va niquer ta race et file moi le matos, j'suis en manque de maille, m'faut mon shoot, zivââââ.

    - Et voilà m'sieur Duchmol, une belle seringue toute neuve, un p'tit tampon de désinfectant, une p'tite cuillère, de sérum physiogique et un garrot, comme d'habitude. Vous pouvez aller vous installer. Vous voulez la télé, un p'tit film, de la musique, un café ?

    - Zarma, j'suis pas ton lardon, fait pas chier. Hé, t'as pas d'la dope à me filer, j'ai pô d'quoi triper à fond.

    - Bougez pas m'sieur Duchmol, j'vais en demander dehors, il y a vos collègues devant sur le trottoir qui tiennent boutique.

    - Allez, bouge ton luc, j'commence à flipper.

    Trois minutes plus tard :

    - Voilà voilà m'sieur Duchmol, j'ai vot'dose. Un gramme pile poil, z'avez plus qu'à...

    - C'est bon, maintenant casse toi !

    Et voilà donc notre brave Duchmol qui peut s'injecter sa dose d'héro de première qualité, planer bien au chaud pendant trois ou quatre heures, bénéficier d'un café et d'un casse dalle au moment de son attérissage, et recommencer le lendemain. En plus, il  rencontrera des collègues toxos comme lui, ils pourront se refiler les bonnes adresses, échanger les p'tits sachets, les p'tites pillules, tout le matos, tranquilles.

    Ah, le beau pays qu'est la France, on va aussi dans la foulée, légaliser le cannabis, tu vas pouvoir acheter ta barrette au tabac du coin, 12 keus la barrette. Avec un paquet de tabac et un cahier de grandes feuilles, tu t'en sors pour 20 balles. Le paradis pour un p'tit biffeton, la piquouze pour à peine plus.

    Moi je trouve génial que nos politiques s'occupent si bien de ce gens qui souffrent d'un addiction. Pour les pochtrons, les bistrots, pour les fumeurs de toutes sortes, les bureaux de tabac, pour les héroïnomanes et autres cocaïnomanes, la salle de piquouze. Super non ?

    Là, il me vient une idée, pour les accros au sexe. On pourrait faire des maison où d'accortes jeunes femmes offriraient leurs charmes et quelques boissons rafraîchissantes. On pourrait y venir tranquillement pour passer un bon moment. Il y aurait des pièces à thèmes. Une chambre africaine, une chambre asiatique, une chambre genre médiéval. Les jeunes femmes porteraient des tenues affriolantes et il suffirait de choisir sa partenaire. Ce serait bien, t'as les glandes qui te travaillent ? Hop, un saut à la maison... Faudrait leur trouver un nom à ces maisons, lupanar, bobinard, clandé, boxon, claque, bordel...

    Allez, président François, ouvrez les maisons.

     


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    Stop !!!!! Assez, de qui se moque-t-on ? On nous enfume, on nous ment, on cache la merde au chat, on nous balance de la poudre aux yeux.

     

    Ça fait plus de huit jours que les médias nous bassinent avec les joueurs de handball de Montpellier qui auraient pris quelques milliers d'Euros en pariant. On nous casse les burnes avec la hausse de la CSG, les allègements de charges pour les entreprises. On nous commente à n'en plus finir les élections américaines. On se lamente sur le meurtre de deux jeunes près de Grenoble. On découvre que les flics de Marseille sont des ripoux (si il n'y avait qu'à Marseille). Tu peux peux plus ouvrir un canard sans qu'il y en ait trois pages sur le traité monétaire européen. Tu visionnes en direct les Turcs et les Syriens qui se foutent sur la gueule à coup de bombe, pendant qu'à Rome, le pape fait des bulles. Et puis v'là qu'on nous serine que le cap des trois millions de chômeurs a été dépassé, que les usines continuent de fermer, on nous balance trois pour cents par ci, un pour cent par là et ça n'en fini pas.

     

    Mais bordel de moi le gouvernement en place va-t-il enfin s'occuper des vrais problèmes au lieu de nous cacher la vérité ?

     

    Car, enfin, il y a des questions plus importantes quand même, non ?

     

    Tiens, un exemple au hasard, le mariage gay. Qu'est ce qu'on fait, les deux en noir ou les deux en blanc ? Et celles là, Trierweiler, collant ou porte jarretelle ? Valls, slip ou caleçon ?

    Aubry, Jeanlain ou Leffe triple ? Les potes à Chirac, Alzheimer ou Parkinson ? Voilà les vraies questions.

     

    Qu'est ce qu'ils veulent les bons français moyens ? Ils veulent des réponses, faut se mettre à leur place, il y a des choses cruciales et il est normal qu'ils hésitent, ils se demandent dinde ou chapon pour noël ? Huitres ou foie gras ? Pour les sports d'hiver, Alpes ou Pyrénées ? La voiture, Mercédes ou BMW ? L'été prochain Saint Tropez ou Malo les Bains ? Peugeot, Citroën ou pôle emploi ? Habiter à Aulnay-sous-Bois ou Florange ? Fromage ou dessert ? La bourse ou a vie ? Pain au chocolat ou jambon beurre ? Carême ou ramadan ? Femmes en tchador ou bonnes sœurs à cornette ?

     

    Et pendant ce temps là, Daniel Con-Bandit lui, se demande s'il est vraiment de gauche, Rachid Adati cherche toujours qui est le père de sa gamine, un notaire de province noue sa cravate, Ben Oït de Rome va faire tuner sa papa-mobile avec des rétros satanas, Hollande a perdu sa clef pour la bombe atomique, Montebourg enfile son pull vert, et on apprend que Shakira a un QI de 140, et ça, c'est boulversifiant.


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